Le 20 novembre 2024, Aram Mardirossian était l’invité de Nicolas Stoquer, sur Géopolitique Profonde !

Aram Mardirossian, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est un historien et juriste franco-arménien. Il est reconnu pour ses travaux sur le génocide arménien et la protection des chrétiens d’Orient. En tant que défenseur des droits de l’homme, il critique la négligence de l’État laïque français envers la christianophobie croissante. Son engagement s’étend à la défense du patrimoine religieux et des croyances chrétiennes, notamment face aux crimes haineux et aux profanations.

Au-delà des mythes, l’impact juridique de l’Inquisition

Frédéric II, empereur du Saint-Empire romain germanique, joue un rôle déterminant dans la structuration de l’Inquisition. En 1231, il instaure des lois pour lutter contre les hérésies, notamment celles des Cathares, menaçant l’unité de son empire. Cette initiative vise à maintenir l’ordre face aux divisions croissantes.

Loin d’être un simple outil de répression, l’Inquisition adopte des procédures inquisitoriales novatrices. Contrairement à l’idée reçue d’une violence généralisée, elle privilégiait la recherche méthodique de la vérité. Elle modernisa le droit pénal avec des pratiques toujours utilisées, comme l’importance de la preuve matérielle.

Instrument de contrôle social, l’Inquisition cherchait à limiter les débordements religieux pour préserver l’unité chrétienne. Elle a influencé les évolutions juridiques et politiques de l’époque.

Loin des clichés, l’Inquisition espagnole moins violente qu’on le croit

L’image d’une Inquisition régnant par la terreur est un mythe. Les grandes vagues de répression liées à la sorcellerie se situent surtout aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, et prédominent dans les pays protestants. Dans les territoires catholiques, l’Inquisition était plus méthodique et souvent moins violente.

Les chiffres montrent que l’Inquisition espagnole a prononcé environ 3 000 condamnations à mort sur plusieurs siècles. À titre de comparaison, la Révolution française a causé près de 17 000 exécutions en seulement deux ans. Ces données replacent la violence inquisitoriale dans un contexte moins dramatique qu’on ne le pense souvent.

Les procès pour sorcellerie : entre peur et réalité

Les procès pour sorcellerie reflètent les peurs sociales d’une époque. Contrairement aux discours modernes qui les présentent comme un outil patriarcal, ces procès visaient hommes et femmes perçus comme des menaces pour l’ordre établi.

Les procès ne concernaient pas uniquement les femmes : ils sanctionnaient tout individu perturbant l’équilibre communautaire.

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